Le grand leurre du libéralisme

Publié le par Desnèfles

 En 1874, Leon Walras, démontre dans Eléments d'économie politique pure que la libre concurrence et la flexibilité des prix conduit nécessairement à un équilibre général. On prouvera peu de temps après que cet équilibre est optimal. Walras pose ainsi les bases de recherches et d’applications visant à modéliser les rouages d’une économie de marché.

Notons tout d'abord que cet axe du libéralisme, le libéralisme néo-classique est le courant absolu qui dirige aujourd’hui notre économie. Il est l’essence même de tous les mouvements économiques contemporains. Mais sur quoi se base donc ce fameux équilibre général ? Dans un soucis de stabilité du marché, plusieurs contemporains de Walras soutiennent l’effet bénéfique du libre-échange. En effet, pour l’école autrichienne, tout ensemble d'échanges librement consentis améliore la situation de tous ceux qui y ont participé. Plus précisément, si l’un des protagoniste n’est pas satisfait des termes de l’échange, celui-ci le refuserait. Par conséquent, la liberté des échanges garanti une situation préférable à la situation initiale pour chacun des différents protagonistes. Allant même jusqu’à affirmer que dans le cadre du marché, le libre-échange oriente les individus vers des activités jugées les plus utiles pour la société.
(Je vous laisse digérer...)

La grande opposition des différentes branches du libéralisme se situe au niveau de l’intervention de l’état dans le processus de concurrence. Le libéralisme économique (n’oublions pas qu’il s’agit initialement d’une pensée philosophique) trouve 6 conditions à l’équilibre optimal :

1/ L’atomicité des agents. Aucun des acteurs n’est suffisamment puissant pour, de son seul chef déséquilibrer le marché.

2/ La rationalité des acteurs. Chaque acteur possède un baromètre de satiété. Plus il engrange plus il est content. Son seul but : engranger plus encore.

3/ L’homogénéité du produit. Le prix est le seul caractère qui détermine un produit : Tout les produits sont identique, seul le prix les définit.

4/ La transparence du marché

5/ La libre entrée sur le marché. Seul le prix décide les agents à entrer sur le marché et aucune autre barrière juridique (brevet), technique (savoir-faire) ou économique (capitaux) ne s’y oppose.

6/ La mobilité des facteurs. les acteurs peuvent librement réorienter leurs capitaux vers les secteurs les plus rémunérateurs.

L’éloquence d’une telle absurdité me subjugue. Notre société est basée sur un leurre. Et elle persiste ! Alors que nous commençons enfin à percevoir les conséquences d’un système véreux, les gouvernements européens et étasuniens introduisent de l’argent public dans la pomme, comme ultime tentative de maintien d’un système bancal, dirigé par les grands groupes financiers se targuant, de surcroît, de modernisme. Le ver n’en sera que ravi. Et le jour où tombera la pomme, malgré le coussin de soie déposé avec soin sous son ombre, en plus d’être tâché indéfiniment, plus un pépin ne germera.

Ben 

Publié dans économie

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